O jeune cavale, au regard farouche,
Qui court dans les prés d’herbe grasse emplis,
L’écume de neige argente ta bouche.
La sueur ruisselle à tes flancs polis.
Vigoureuse enfant des plaines de Thrace,
Tu hennis au bord du fleuve mouvant,
Tu fuis, tu bondis, la crinière au vent :
Les daims auraient peine à suivre ta trace.
Leconte de Lisle (1818-1894), La cavale